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L’acteur et réalisateur Nicolas Bedos a été condamné, mardi 22 octobre à Paris, à un an de prison, dont six mois avec sursis probatoire, et à une obligation de soins pour des agressions sexuelles sur deux femmes commises en 2023. M. Bedos, qui était absent au délibéré, a en revanche été relaxé « au bénéfice du doute » par le tribunal correctionnel pour des faits de harcèlement sexuel en 2018.
Le tribunal correctionnel a aussi prononcé une obligation de soins addictologiques et psychologiques, une interdiction d’entrer en contact avec les deux victimes, et demandé l’inscription de l’acteur au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). Il a par ailleurs ordonné que la partie ferme de la peine à laquelle il a été condamné soit effectuée à domicile, sous surveillance électronique. Sur l’ensemble de ces dispositions, le tribunal a ordonné l’exécution provisoire, c’est-à-dire applicable immédiatement.
Son avocate, Julia Minkowski, a annoncé que l’acteur allait faire appel. « Il n’y a aucune question à se poser : nous allons former immédiatement appel contre ce jugement inique sur lequel j’appelle chacun à réfléchir », a-t-elle déclaré après le délibéré. Mais le tribunal ayant ordonné l’exécution provisoire de la peine, l’appel formé par Nicolas Bedos ne devrait pas empêcher son placement sous bracelet électronique.
A l’issue des débats, le 26 septembre, le ministère public avait requis un an de prison avec sursis ainsi qu’une obligation de soins.
« Je suis à la fois stupéfaite et choquée du délibéré que je viens d’entendre », a réagi son avocate. « Cette condamnation, cette sévérité est totalement inédite, injuste, totalement inacceptable », a-t-elle ajouté. « Nous sommes dans une société où pour un baiser dans le cou ou une main posée sur un jean au milieu d’une boîte de nuit, on se retrouve condamné à porter un bracelet électronique pour une durée de six mois ».
Pour Tewfik Bouzenoune, avocat d’une des deux victimes, la décision du tribunal correctionnel a une « valeur pédagogique ». « Je n’ai pas à me satisfaire d’une peine de prison. En revanche, je me satisfais d’une décision qui, dans son principe, fait avancer la question de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles », a-t-il ajouté.
Au cours de l’audience, Nicolas Bedos s’était défendu d’être « un agresseur sexuel » mais avait reconnu des problèmes d’alcool et « une amabilité lourde » en cas d’ivresse. « Je ne me souviens de rien, c’est un black-out », avait déclaré le prévenu à de nombreuses reprises, tout en niant vigoureusement avoir eu des comportements déplacés.
Il a été déclaré coupable pour des faits qui se sont produits en 2023 : une plaignante accusait le réalisateur de s’être dirigé vers elle, tête baissée, avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, dans la nuit du 1er au 2 juin 2023. Pendant l’audience, la plaignante, très émue, avait raconté la soirée, des sanglots dans la voix. « J’ai vu qui était cet homme, ses yeux m’ont fait peur », avait-elle déclaré. Une autre plaignante, serveuse dans un bar parisien, avait raconté au tribunal que M. Bedos l’avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors que ce dernier était ivre.
Le Monde avec AFP
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